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Philosophie, écologie, politique. Florent Bussy, Professeur de philosophie.
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2 décembre 2014

Le Sarkophage, Qu’est-ce que l’écologie politique ?

Qu’est-ce que l’écologie politique ?

Florent Bussy

 

Nous allons nous efforcer dans cet article de comprendre ce qu’est l’écologie politique. S’agit-il seulement de la rencontre de l’écologie comme science ou comme volonté de préservation de la planète et de la politique ? S’il s’agissait de cela, toute la politique aujourd’hui serait devenue écologique, parce que l’écologie est sur les lèvres de tous les partis.  Cette compréhension de l’écologie politique permet seulement de remarquer, qu’après une première apparition dans les années 70, l’écologie a quitté la scène politique pendant près de trente ans,[1] avant d’y réapparaître de manière massive dans les années 1990 et 2000 et de ne plus la quitter. L’écologie politique ne saurait donc désigner simplement les préoccupations écologiques que doivent faire valoir les politiques, depuis que les questions relatives à la dégradation des écosystèmes, au réchauffement climatique et à la diminution des ressources exploitables en eau, énergie et matières premières, sont devenues médiatiquement et socialement importantes au point de déranger l’économie capitaliste et le consumérisme qui s’y rattache. Il convient donc d’abord d’insister sur le fait que l’écologie politique est politique et qu’elle ne peut faire abstraction de la séparation de la gauche et de la droite, c’est-à-dire du refus du libéralisme économique et de la soumission aux logiques capitalistes.

Contre l’apolitisme des pseudo-écologies

Nous assistons, depuis une dizaine d’années, au triomphe sur la scène médiatique d’une écologie dépolitisée, c’est-à-dire détachée de toute critique du capitalisme, et qui a constitué une chance historique pour ce dernier, à bout de souffle idéologiquement, de se refaire une virginité et de prolonger son entreprise de prédation de la planète et des sociétés. La tribune « Nous refusons l’écologisme benêt d’Arthus-Bertrand », publiée, dans L’Humanité, par Paul Ariès, Corinne Morel-Darleux, Aurélien Bernier et Yann Fiévet, en Octobre 2010[2], a ainsi permis de faire connaître le combat de l’écologie politique contre une pseudo-écologie soluble dans la mondialisation néo-libérale. Elle se terminait ainsi : « Nous laissons à Yann Arthus-Bertrand et ses financeurs du CAC 40 la grande cause des lumières éteintes et des robinets fermés. Notre objectif se situe à l’opposé. Il s’agit de mettre de l’écologie dans la politique et, surtout, de mettre de la politique dans l’écologie. »

 

Mais en quel sens l’écologie politique est-elle politique ? En quel sens même l’écologie peut-elle être politique, alors que la préservation des ressources naturelles, de la biodiversité, des habitats humains (l’oïkos grecque du mot « écologie »), la lutte contre les pollutions relèvent de changements globaux auxquels l’humanité dans son entier semble devoir être invitée, plutôt que de décisions politiques étriquées, à courte vue et mêlées à des intérêts nécessairement contraires aux préoccupations écologiques ? Ne faut-il pas, par-delà la récupération par l’économie capitaliste des gestes « écocitoyens » prônés par les écologistes benêts[3] (« la planète vous remerciera » disent toutes les publicités vertes), considérer que nos problèmes dépassent les politiques et ne trouveront de solutions que dans les initiatives d’hommes de bonne volonté, grâce auxquelles nous aurons une chance de réduire massivement notre empreinte écologique ?
L’écologie est et doit être politique, parce qu’une écologie dépolitisée, susceptible d’apporter des solutions à la destruction de nos habitats, est une illusion, fondée d’abord sur l’incapacité à concevoir à quel point l’économie capitaliste ravage notre planète, en poursuivant l’objectif unilatéral de dégager des profits, ensuite sur la croyance irrationnelle que l’on pourrait réformer nos modes de vie, de production, d’échanges, sans rien véritablement changer, en leur apportant simplement quelques aménagements, alors que dans la réalité, la consommation, l’extraction et la pollution ne cessent d’augmenter. Les gouvernements des pays riches ont pris des engagements internationaux concernant la réduction des gaz à effet de serre, ils se démènent depuis pour trouver des sources d’économie, sans évidemment pouvoir en trouver aucune qui soit massive, parce qu’ils les font reposer sur des miracles technologiques improbables (du genre ITER, symbole de ce qui fait rêver nos économies, comme jadis le Saint Graal faisaient rêver les croyants, à savoir une énergie propre et inépuisable, autrement dit le mouvement perpétuel), sans jamais cibler ce qui, dans nos organisations économiques et sociales, est à l’origine même des grandes crises écologiques en cours (GES, pollutions, écroulement de la biodiversité, épuisement des ressources énergétiques et matérielles).
C’est donc la tâche d’une écologie politique que de lutter contre le mensonge du capitalisme vert, pour redonner au combat écologique sa signification véritable : d’être au service de l’épanouissement des hommes, sans jamais s’accommoder, comme le fait l’écologisme prétendument a-politique des stars des médias, de ce qui, dans l’économie capitaliste, condamne les hommes (qu’ils soient travailleurs ou consommateurs), les sociétés (qu’elles soient riches ou pauvres), à la croissance des inégalités, des maladies, des déprédations de l’environnement et à la destruction du tissu social. L’écologie, en effet, n’est pas seulement une question environnementale, l’oïkos qu’il convient de protéger, de reconstruire, c’est le foyer des Grecs, et non simplement ce qui est extérieur à nous, c’est l’ensemble de notre habitat qui s’intègre à cet environnement et ne s’en distingue pas, mais se prolonge en lui. L’écologie dépolitisée propose que chacun fasse un effort pour limiter ses déchets, mais nous laisse totalement dans l’ignorance des coûts environnementaux des industries dont dépend notre consommation, de la course folle après l’énergie dans laquelle elles sont lancées pour se maintenir à flot.
L’écologie politique est politique, parce qu’elle fait nécessairement le lien entre la dégradation de l’environnement et nos modes d’organisation sociaux et économiques, entre notre manière de prétendre dominer la nature et notre dogme de la croissance, entre nos modes de vie fondés sur la consommation et l’érosion de nos liens avec la société et avec la nature. Social et écologie ne se distinguent pas dans l’écologie politique, parce que l’oïkos doit être doublement entendue comme ce que l’on habite et comme ce qui nous abrite, à la fois les sociétés et cultures humaines et notre environnement naturel, lesquels sont étroitement imbriqués, alors que la modernité technique et économique nous font vivre sur l’illusion que nous pouvons vivre en dehors de la nature ou que nous pouvons lui substituer une création artificielle, plus adaptée à nos besoins et capable de nous faire dépasser les limites qui sont celles de notre condition.
De l’écologisme apolitique consumériste à la technocratie pseudo-écologique et anti-démocratique, l’écologie politique trouve sur son chemin des obstacles qu’elle doit dénoncer, sans compromission, comme de simples prolongements du productivisme et du capitalisme. Pour ce faire, elle doit réussir à redonner à la politique ses lettres de noblesse, en montrant qu’il ne saurait y avoir d’écologie sans politique et que la politique ne saurait être à la hauteur de nos temps sans inscrire en son cœur le combat écologique pour la préservation des milieux naturels et humains.

 

 

La politique comme écologie
Pour une partie d’entre eux, les partis politiques de gauche se sont récemment convertis à l’écologie politique et ont intégré aux logiques de lutte de classes, de socialisation de l’économie, celles de protection des écosystèmes et de préservation des ressources naturelles. Parce qu’ils ont découvert qu’elles étaient liées et que la critique du capitalisme ne pouvait se suffire de la lutte contre les inégalités, contre l’accaparement des richesses du travail par l’actionnariat, mais qu’elle devait aussi parler de ce qui est accaparé, de la nature, des habitats humains, des biens non renouvelables, des pénuries que de telles prédations engendrent[4], et des conséquences que cela pouvait avoir pour l’avenir, en termes de misère, de violences et d’atteintes aux libertés.[5]
Au regard de nombreuses traditions politiques ouvriéristes, il s’agit d’une véritable révolution idéologique, puisque cela implique une rupture avec le productivisme, la croissance économique, que les socialismes autoritaires et les communismes totalitaires partageaient avec le capitalisme, retrouvant certaines conceptions libertaires ou utopistes, marginalisées sous la domination du marxisme. Mais l’écologie politique ne doit pas simplement être conçue comme un mixte de socialisme et d’écologie, parce que c’est la politique qui, en elle, doit être écologique, en ce sens que ce qu’elle doit porter, c’est l’exigence d’un habitat humain qui soit en accord et non en situation de discorde avec les milieux naturels. L’oïkos de l’écologie politique, c’est aussi indifféremment la polis, l’espace public de la délibération, à l’intérieur duquel les citoyens entretiennent avec leur milieu social et culturel une relation d’investissement et de défense de l’intérêt général. L’écologie politique est politique, parce qu’il n’y a pas d’écologie véritable sans participation des peuples qui habitent la terre au gouvernement de leur société. Les formes d’une démocratie véritable restent à inventer, c’est-à-dire d’une démocratie écologique, puisque le principal objet de délibération du démos, c’est ce qui concerne son existence et que son existence prend place dans des milieux naturels, comme les peuples anciens l’ont toujours su et comme on s’en rend de nouveau compte dans nos sociétés, au sortir de plusieurs siècles de productivisme.
De même, l’écologie politique ne saurait se réduire à un ensemble de recettes pratiques pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre, pour participer au recyclage des déchets ou des objets en fin de vie. Cela est important, dans certains cas les expérimentations menées constituent même des alternatives au capitalisme. Mais cette perspective est insuffisante, d’autant plus que le greenwashing du productivisme en a assuré la récupération médiatique dans nos modes de vie consuméristes. Paul Ariès montre ainsi qu’il convient de ne pas séparer les dimensions individuelle de la simplicité volontaire, collective de l’action commune alternative contre le capitalisme (coopératives, amaps, etc.), et politique de l’articulation de l’égalité sociale aux contraintes écologiques liées aux limites naturelles de la planète. Dans la démocratie que nous essayons de penser, le citoyen ne fait pas que voter, il est impliqué dans son milieu et ne se laisse pas déposséder de son action sur sa vie.

 

Nous avons, à ce sujet, l’illusion que les régimes qui ont précédé le nôtre portaient tous gravement atteinte aux libertés, ce qui est vrai concernant des aspects importants de la vie en société, mais est loin d’être exact pour la relation que les hommes y entretenaient avec leur milieu social comme naturel, parce que la seconde partie du XXe siècle, si elle a produit des conditions de vie plus faciles, l’a fait payer à chacun du prix d’une perte de contrôle sur son milieu, d’un exode rural de masse et d’une érosion des liens familiaux, sociaux et culturels. Le capitalisme ne s’est imposé, dans sa version consumériste, que par une lutte effrénée contre les liens sociaux et les milieux naturels investis par les hommes, contre les rythmes de vie naturels et contre les traditions qui ne soumettaient pas le travail à l’impératif de productivité.[6]
Ainsi Corinne Morel-Darleux, Secrétaire nationale du Parti de Gauche en charge du combat écologique, écrit-elle : « si c’est pour passer de la production de voitures à celle d’éoliennes en gardant les mêmes conditions de travail, c’est non ! Profitons-en au contraire pour rompre avec tout ça. On a une fenêtre de tir avec la prise de conscience écolo, avant qu’elle ne soit complètement récupérée par les environnementalistes et les tenants du capitalisme vert. Si on fait l’effort de prendre l’écologie non pas comme un boulet contraignant, mais comme un outil d’émancipation, de déconditionnement, on a là une belle opportunité pour dépasser le capitalisme, relocaliser et socialiser la production, rompre avec le productivisme, la marchandisation, la compétition… Trouver la sortie. Et trouver l’entrée d’un autre monde. »[7]

L’écologie politique est politique, parce qu’elle ne se préoccupe pas seulement de la nature, considérée comme dominant et conditionnant la vie humaine, mais des conditions de vie des hommes, lesquelles ne peuvent pas être séparées de leur milieu naturel de vie, sur lequel les activités humaines ont aujourd’hui un impact majeur en termes de destruction et pollution. C’est en ce sens que l’écologie peut ne pas apparaître simplement comme une contrainte, mais comme un outil d’émancipation, parce qu’elle ne consiste alors pas simplement à réduire le train de vie des hommes, à proposer le moins, mais le mieux, des cadres de vie plus riches, des relations politiques moins unilatérales, des relations sociales fondées sur les principes républicains de liberté, égalité et fraternité, sans qu’aucun des trois ne doive éclipser les autres.
Le conflit entre une écologie dépolitisée, simple prolongation de la logique consumériste du capitalisme contemporain, et une écologie qui assimile l’homme à un cancer de la terre, dont la disparition serait la condition pour que la vie puisse continuer, entre un anthropocentrisme qui est à l’origine des crises écologiques majeures dans lesquelles nous sommes embourbés et un éco-centrisme qui se réjouirait des catastrophes à venir, peut trouver des solutions dans l’écologie politique, telle que nous la pensons.
De l’écologie politique comme re-politisation
Le mouvement de dépolitisation qui accompagne la révolution néolibérale dans laquelle nous sommes engoncés, le consumérisme et l’individualisme qui sont ses principaux outils, ne pourra trouver de solution que si les hommes trouvent des raisons de se mobiliser, d’imaginer que des alternatives au capitalisme dominant sont possibles. L’écologie est une de ces raisons et il ne faut pas tourner en dérision la sincérité des individus quand ils accordent toute leur attention aux partis écologiques, même lorsque ceux-ci ont souscrit à l’eurolibéralisme. Au-delà de la revendication du pouvoir d’achat, de l’inscription dans la société de consommation, les hommes de nos sociétés sont capables de se mobiliser pour des droits et solidarités (retraites, sécurité sociale), pour leur cadre de vie, et plus généralement pour des vies décentes, mises à mal par le néolibéralisme destructeur des solidarités et des cultures. C’est pourquoi l’écologie politique, considérée dans un sens qui ne se réduirait pas à l’environnementalisme, ni aux versions égoïstes de la défense des milieux naturels (mobilisations NIMBY, Not In My Back Yard), pourrait constituer une des sources majeures de la re-politisation, qui est la condition sine qua non de résistances puissantes et efficaces au néolibéralisme. En effet, l’écologie politique porte en son cœur des exigences de démocratie, de partage, de solidarité, mais aussi de culture, de beauté, de sérénité, par-delà les violences symboliques, sociales, économiques et policières liées au projet libéral.
La re-politisation suppose que les gens pensent qu’il est possible par leurs actions collectives d’avoir une influence sur leur destin. La lutte récente sur les retraites, les révolutions dans les pays arabes peuvent ici servir de moteur à l’imagination et à la mobilisation. Il n’y a pas donc pas lieu de s’abandonner au désespoir alors que de nombreux signes que l’histoire n’est pas finie (pour le pire plutôt que pour le meilleur) et que notre destin est encore entre nos mains nous sont aujourd’hui donnés.
L’écologie politique est donc aussi et surtout politique, parce qu’elle ne renonce pas devant l’énormité des obstacles, s’efforce d’être à la hauteur des tâches de son époque, en rupture avec le renoncement des élites converties à l’ultra-libéralisme à agir sur leur temps, et est donc en accord avec la manière dont Max Weber décrivait le sens de la politique : « La politique consiste en un effort tenace et énergique pour tarauder des planches de bois dur. Cet effort exige à la fois de la passion et du coup d’œil. Il est parfaitement exact de dire, et toute l’expérience historique le confirme, que l’on n’aurait jamais pu atteindre le possible si dans le monde on ne s’était pas toujours et sans cesse attaqué à l’impossible. […] Celui qui est convaincu qu’il ne s’effondrera pas si le monde, jugé de son point de vue, est trop stupide ou trop mesquin pour mériter ce qu’il prétend lui offrir, et qui reste néanmoins capable de dire « quand même ! », celui-là seul a la “vocation” de la politique. »[8]

L’écologie politique n’en est qu’à ses balbutiements. De même que les sciences et techniques modernes ont mis des siècles pour s’imposer et pour révolutionner l’existence quotidienne, sociale et culturelle des hommes, il faudra du temps pour que l’écologie politique soit en mesure de concurrencer sur le terrain politique et pratique, la logique productiviste du capitalisme. Pourtant, rien n’est perdu. Du point de vue idéologique, en particulier, le productivisme vide ses dernières cartouches, il est largement discrédité, parce que ses ravages sont, pour partie, irréversibles et que les dommages qu’il a causés aux sociétés, aux cultures comme à la nature, sont illimités.
Demeure pourtant le problème de la base sociale de l’écologie politique. On remarque qu’elle est aujourd’hui largement composée de militants de la classe moyenne, parfois même de la classe moyenne supérieure, ce qui limite considérablement sa portée politique. Pourtant, avec la pénurie en matières premières et énergie à laquelle l’avenir néolibéral nous condamne, l’écologie a toutes les chances d’intégrer les revendications populaires, non pas simplement parce que le pouvoir d’achat de tout le monde risquerait d’être touché, mais parce que l’accès aux biens les plus fondamentaux deviendra problématique pour nombre de nos concitoyens. De même, les atteintes massives au cadre de vie, la destruction des solidarités si elles ne sont pas neuves et sont capables de produire des dégâts considérables, sont susceptibles de déclencher des réactions politiques fortes, dont la mobilisation contre l’anti-réforme des retraites nous a donné un avant-goût. Il ne convient pas d’être trop idéaliste, les tâches qui attendent l’écologie politiques sont immenses et les écueils qui la menacent sont nombreux, comme nous le voyons aujourd’hui. Mais nous ne devons pas non plus être trop pessimistes, l’écologie politique fait son chemin et s’imposera probablement à l’avenir, parmi les partis de gauche qui n’ont pas renoncé à dominer le capitalisme, comme un des aspects majeurs du combat pour l’émancipation.

 



[1] « Le capitalisme globalisé n’a pas seulement accéléré et approfondi une crise écologique déjà programmée par deux siècles de croissance industrielle. Il a surtout bloqué la possibilité d’une bifurcation salutaire, au moment même où le monde occidental prenait conscience de sa nécessité. En effet, dès la fin des années 1970, après les « chocs pétroliers », on savait que la prospérité moderne était en sursis, suspendue à des livraisons de pétrole promises à l’épuisement. L’opinion s’émouvait déjà des dégâts de la pollution chimique sur la santé et sur l’environnement. Il était alors temps, et déjà urgent, de penser la planification d’une économie soutenable à long terme. Or, c’est précisément le moment où, avec la contre-révolution néolibérale, le monde a emprunté le chemin inverse, celui de l’approfondissement et de l’extension planétaire d’une économie insoutenable pilotée par la seule exigence d’une rentabilité financière maximale. » (Jacques Généreux, La Grande Régression, Paris, Seuil, 2010, p. 138-139)

[2] http://www.reporterre.net/spip.php?article1316

[3] « Plutôt qu’une transformation profonde du système économique, il fallait qu’il revienne à chacun, au travers de ses activités, de prendre sa part de responsabilité dans le changement climatique. On passa ainsi délibérément sous silence le fait que ce ne sont pas n’importe quelles “activités humaines” qui sont responsables de ce changement climatique, mais bien celles imposées par la logique du capitalisme néolibéral. Sur ces deux aspects, technique et idéologique, l’opération de conditionnement fut une véritable réussite. » (Aurélien Bernier, Michel Marchand et le M’PEP, Ne soyons pas des écologistes benêts, Pour un protectionnisme écologique et social, Paris, Mille et une nuits, 2010, p. 25.)

[4] En l’espace de deux ans, nous avons déjà connu deux graves situations de pénurie alimentaire et d’émeutes de la faim, liées à la fois à la pression exercée par la finance mondiale sur le marché des denrées et à la concurrence entre l’agriculture classique et la production de bio-carburants.

[5] « Il est remarquable que ces activités de contrôle des frontières manifestent qu’on s’attend à voir les problèmes s’aggraver au cours des prochaines années : il s’agit de prévenir la conséquence capitale du changement climatique que seront les migrations à l’échelle planétaire. […] Mais jusqu’ici l’on ne semble pas se représenter ce que cela signifiera lorsque les effectifs de réfugiés atteindront des chiffres prévus pour le milieu du siècle. Multipliés par dix, ils exerceront une pression extérieure considérable sur les structures internes des sociétés démocratiques, et poseront une série de problèmes tangibles qui exigeront des solutions. » (Harald Welzer, Les guerres du climat, Pourquoi on tue au XXIe siècle, trad. B. Lortholary, Paris, Gallimard « NRF essais », 2009, p. 208-210).

[6] Dans l’Occident médiéval, jusqu’au XIVe siècle, « en gros le temps du travail est celui d’une économie encore dominée par les rythmes agraires, exempte de hâte, sans souci d’exactitude, sans inquiétude de productivité – et d’une société à son image, sobre et pudique, sans grands appétits, peu exigeante, peu capable d’efforts quantitatifs. » (Jacques Le Goff, Pour un autre Moyen Âge, Temps, travail et culture en Occident, Paris, Gallimard « Tel », 1977, p. 68.)

[7] L’écologie, un combat pour l’émancipation, Paris, Bruno Leprince, 2009, p. 116.

[8] Max Weber, Le savant et le politique, trad. J. Freund, Paris, Plon, 1959, rééd. 10/18, 1992, p. 185.

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