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Philosophie, écologie, politique. Florent Bussy, Professeur de philosophie.
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13 janvier 2015

Cavanna aux anges, les apôtres arrivent, par Antoine Ayral

Article écrit par Antoine Ayral, un de mes élèves de Terminale Littéraire (17 ans), qui se destine au journalisme.

Je lui ai proposé de mettre son article sur mon blog parce que je le trouve de qualité.

J'ai ajouté les illustrations.

 

 

Cavanna aux anges, les apôtres arrivent

Face à l’horreur, difficile de trouver les mots, d’être juste. Cet attentat a choqué non seulement la France, mais le monde entier. Depuis mercredi soir, chacun condamne à sa façon, l’ignominie. Certains étaient de fervents défenseurs du journal, d’autres ses détracteurs, ou ne connaissaient pas l’hebdomadaire. Cependant, tout le monde s’accorde à dire, que la liberté d’expression a été touchée en plein cœur par le fanatisme.

Ces journalistes ont connu la mort, parce qu’ils osaient combattre les dérives extrémistes d’une religion. Ils sont morts pour leur opinion. L’avocat Jacques Verges a déclaré en 1994 en marge du procès d’Omar Raddad : « Il y a cent ans, on condamnait un officier qui avait le tort d'être juif, aujourd'hui on condamne un jardinier parce qu'il a le tort d'être maghrébin ». En ce jour, nous pourrions ajouter « aujourd’hui on assassine des journalistes car ils ont le tort d’avoir une opinion ».

 

Face à l’intégrisme, il ne faut pas faiblir, il ne faut pas prendre peur, il faut se battre avec les mots,plumes,et crayons de couleurs  comme le faisaient nos regrettés caricaturistes. Seulement, il ne faut pas tomber dans l’amalgame. La communauté musulmane n’est pas responsable de cet acte. Elle s’efforce de  le démontrer depuis deux jours déjà. On retiendra des différentes déclarations : «  Ces deux hommes, ce ne sont pas de vrais musulmans, l’Islam ce n’est pas ça ».

Il ne doit y avoir dans les semaines à venir, aucune récupération politique de la part des ligues et partis d’extrême droite. Nous devrons tous être vigilents. Il ne s’agit pas d’un acte raciste. Nous devons cesser cette peur des musulmans. Ils sont tout autant innocents, que l’étaient Charb et ses compagnons de route.

Charlie Hebdo c’est quoi ? A la fois un journal satirique, et une bande de pote qui souhaite rire de tout, et ne s’interdit rien. La grande devise de cet hebdo est « journal irresponsable ». Elle leur va si bien. C’est leur façon à eux de marquer leur position, et de nous dire poliment « on vous emmerde ». Au fil des pages, la provoque est grande, l’humour tenace envers et contre tout. Tout autant raffiné, que salasse, à l’image du couple animalier Maurice et Patapon, « les enfants » de Charb, amateurs de blagues scatologiques et perverses. Néanmoins, Charlie traite aussi de sujets sérieux, pour dénoncer par exemple, la condition des immigrés en situation irrégulière en France.

Dans Charlie, c’est la règle, tout le monde doit être critiqué, du beauf au président.

Face aux intimidations, aux menaces, Charb et les autres n’ont jamais cédé. Dernièrement, Stéphane Charbonnier avait même publié Les Fatwas de Charb. Mercredi, c’est ce qu’ils ont tous vécu, mais cette fois-ci la publication était des frères Kouachi.

La presse a brillamment répondu à cette attaque, et elle va devoir continuer de le faire. Entre ses doigts qui tabulent, elle dispose de notre liberté à tous. Cet acte immonde lui impose  désormais d’oser encore plus.  Il ne s’agit plus de respecter des  lignes éditoriales  dictées par des groupes politico-financiers. Chaque journaliste doit s’interdire de laisser une minorité fanatique, passer, sa profession en mode silencieux. Le message devra être le suivant, « vous avez cassé des mines, mais nous avons des tailles crayons, nous sommes prêts, nous n’avons pas peur ». La liberté d’expression a été gagnée au gré de souffrances.  Pour la mémoire de ces martyres nous ne devons plus nous taire. Chacun de nous devra mener un combat personnel.

Pour son numéro 1000, Charlie Hebdo avait titré « Le journal qui enterre ses présidents », dans quelques jours il enterrera  ses journalistes, mais jamais Charlie ne sera six pieds sous terre.

Vous avez dit, « Hallah est grand », et nous vous répondons « Charlie est grand ».

 

Vous avez prétendu « avoir tué Charlie », nous vous rétorquons, vous ne l’avez rendu que plus fort et puissant.

Charlie est passé, et passera toujours au-dessus des clivages et des idéologies. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer qu’il a tout connu, après la censure, la mort, les problèmes financiers et la destruction,  il a fini par connaitre l’ignominie, l’inqualifiable. Seulement, tel le phœnix il renaitra encore une fois de ses cendres.

 

Charlie Hebdo se moque de France Télévisions

                                                                                                              Liberté, Egalité, Fraternité, Dessiner.

                                                                                                                       Antoine Ayral 

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